Le rock n'est pas chose évidente en France. Pays latin très porté vers le verbe et la mélodie, il n'a que fort rarement engendré des rockers de talent. Le rock a besoin d'autres ingrédients, plus saxons: la rage, l'outrance, l'électricité. Après Téléphone dans les années 80, Noir Désir est aujourd'hui l'un des seuls groupes français à avoir réussi l'alchimie. L'honneur est sauf. Tout débute en 1980 quand Bertrand Cantat débarqué de Normandie, rencontre dans un lycée bordelais ceux qui seront ses partenaires dans l'aventure du groupe : Denis Barthe (batterie), Serge Teyssot-Gay (guitare) et Frédéric Vidalenc (basse).Réunis à une période où le punk et la new wave sont en perte de vitesse, les quatre garçons sont pourtant des amateurs de ces courants musicaux. Entre 81 et 84, ils passent beaucoup de temps entre les bars et les studios où ils répètent de façon informelle, plus pour leur propre plaisir que dans une optique professionnelle. Quant à Bertrand Cantat, véritable leader du groupe, il commence à ce moment là à s'intéresser beaucoup à l'écriture, à la poésie (Rimbaud et Mallarmé sont ses favoris). Ne jouant d'aucun instrument, il est naturellement amené à chanter.
Biographie
Le rock n'est pas chose évidente en France. Pays latin très porté vers le verbe et la mélodie, il n'a que fort rarement engendré des rockers de talent. Le rock a besoin d'autres ingrédients, plus saxons: la rage, l'outrance, l'électricité. Après Téléphone dans les années 80, Noir Désir est aujourd'hui l'un des seuls groupes français à avoir réussi l'alchimie. L'honneur est sauf. Tout débute en 1980 quand Bertrand Cantat débarqué de Normandie, rencontre dans un lycée bordelais ceux qui seront ses partenaires dans l'aventure du groupe : Denis Barthe (batterie), Serge Teyssot-Gay (guitare) et Frédéric Vidalenc (basse).Réunis à une période où le punk et la new wave sont en perte de vitesse, les quatre garçons sont pourtant des amateurs de ces courants musicaux. Entre 81 et 84, ils passent beaucoup de temps entre les bars et les studios où ils répètent de façon informelle, plus pour leur propre plaisir que dans une optique professionnelle. Quant à Bertrand Cantat, véritable leader du groupe, il commence à ce moment là à s'intéresser beaucoup à l'écriture, à la poésie (Rimbaud et Mallarmé sont ses favoris). Ne jouant d'aucun instrument, il est naturellement amené à chanter.
Assez réfractaires aux méthodes d'enseignement et à l'éducation Nationale en général, les quatre futurs musiciens accumulent en attendant les petits boulots. Ils travaillent souvent dans le milieu du spectacle, mais se retrouvent aussi gardien d'immeuble ou couvreur.
Sombre hérosDébordant d'enthousiasme, l'Américain Theo Hakola (chanteur du groupe Passion Fodder) produit en 87, sur un véritable coup de cœur, le premier mini album des quatre copains devenus entre temps, Noir Désir. Il s'intitule "Ou veux-tu qu'je'regarde". Véritablement portés par un son anglo-saxon et une veine poétique assez exceptionnelle dans le milieu du rock, les Noir Désir commencent à mettre en place ce qui sera leur véritable identité.
Deux ans plus tard, avec "Veuillez rendre l'âme à qui elle appartient" produit par Ian Broudie, Noir Désir sort un disque que la critique rock salue unanimement. En même temps sort le single "Aux sombres héros de l'amer" qui entre dans le Top 50. Le groupe reçoit le Bus d'Acier, récompense donnée en France par la presse spécialisée. Il donne aussi une série de concerts en France, allant même jusqu'en URSS, en passant par le Canada et la Tchécoslovaquie.
Le groupe se méfie pourtant de la notoriété trop vite acquise. Il ne veut pas être uniquement un phénomène de mode et désire garder sa liberté et son indépendance. C'est ainsi qu'après la publication du second album, les relations avec leur maison de disques deviennent tendues : en effet, le groupe refuse de participer aux émissions de télévision grand public. Ils décident aussi que les interviews se feront à quatre, de façon, sans doute, à contrebalancer le charisme encombrant de Bertrand Cantat. Romantico-torturés
En novembre 90, après une période de tournée intensive, ils passent deux mois à enregistrer leur nouvel album, sans aucune pression extérieure. En février 91, sort "Du ciment sous les plaines" avec 14 titres dont 4 en anglais.
Catalogués "romantico-torturés", ils se tournent pourtant vers un rock de plus en plus dur, avec des paroles compactes et pessimistes. 120.000 exemplaires de l'album sont vendus et les dates s'enchaînent de Tokyo à Paris jusqu'au Canada. "En route pour la joie" est le single extrait de l'album. Installés dans une routine qui conjugue sortie de disque et concerts, les membres du groupe ressentent une certaine usure et quelques doutes, après trois ans, pendant lesquels ils ont déversé leur énergie militante. Des rumeurs de rupture semblent fondées et Bertrand Cantat devient même aphone à force de se donner sur scène.Mais Noir Désir décide en fait de prendre quelques mois de repos pour se ressourcer avant la préparation de nouvelles chansons à Bordeaux.
En décembre 92, l'album tant attendu par la masse d'aficionados de plus en plus nombreux, sort enfin : "Tostaki" (contraction de "Todo esta aqui") , enregistré en Angleterre est produit par Ted Niceley.
Le bruit et la fureur qu'ils déversent sont impressionnants. Les guitares sont fracassantes et les textes dressent un constat assez pessimiste de ce qui nous entoure. L'album est un succès et la jeunesse française se retrouve facilement dans ce groupe qui ne fait aucune concession, que la notoriété ne semble pas intéresser et qui propose finalement un certain nombre d'idéaux de vie. La tournée qui accompagne la sortie de l'album est triomphale, les concerts sont "sold out" et leur passage à l'Olympia de Paris (3 & 4 février 93), mémorable car la personnalité explosive et noire de Bertrand Cantat transcende le public.
Le public jeune les adule et la critique rock les encense. Il semble pourtant que le groupe que l'on présente parfois, comme le petit frère d'une autre formation rock célèbre, Téléphone, ait décidé de rester lui-même et de profiter de sa notoriété pour exprimer largement ses opinions sur le devenir de la société.
3 commentaires:
Je les ai vu en concert au Zénith de Paris. Pour moi aussi, c'est le seul grand groupe de rock français aujourd'hui. Après le drame qu'il est arrivé à Cantat, je me suis dit qu'on avait encore perdu un grand groupe. J'espère qu'ils recommenceront à jouer :)
Oui, je me demande si cela pourra encore être possible après ce qui s'est passé? et est-ce que pdt son temps en prison, cantat a continué de bosser sur des chansons? et a gardé de bons contacts avec le reste du groupe?
Mais moi aussi, j'espère qu'ils reprendront!
Merci de ton passage ici bab...
je ne sais pas s'il a continué à écrire des chansons. En tout cas, je pense et je crois bien que les 3 autres membres du groupe était très proche de lui lors de son emprisonnement surtout le batteur.
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